Femmes arabes, forces oubliées de l’Histoire

Elles ont été effacées de l’Histoire. On les remet en lumière.

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Femmes arabes, forces oubliées de l’Histoire

L’Histoire telle qu’on nous l’a transmise est souvent linéaire, héroïque, masculine.
On y retrouve des conquérants, des inventeurs, des philosophes — presque toujours des hommes.

Et pourtant… Dans les marges, dans les interstices de ces récits dominants, il y avait elles.
Des femmes penseuses, guérisseuses, militantes, exploratrices, artistes. Présentes. Actives. Brillantes. Mais rarement nommées.

Leurs existences ont été, pour beaucoup, invisibilisées.
Effacées non pas parce qu’elles n’auraient pas contribué, mais parce que leur voix n’entrait pas dans le cadre imposé.

Aujourd’hui, il est temps d’ouvrir l’Histoire autrement.
Et de laisser la lumière revenir sur celles qui ont bâti dans l’ombre.

Zaynab Al-Ghazali — Une voix, une foi, une force

Égypte, années 1930.
Dans un contexte politique où la parole féminine est marginalisée, Zaynab Al-Ghazali ose prendre la parole.
Femme érudite, oratrice redoutable, elle fonde l’Association des femmes musulmanes à seulement 18 ans.

Elle milite pour une éducation des filles fondée sur la foi, l’autonomie et la justice.
Dans les années 1960, elle est emprisonnée pour ses idées.
On tente de la briser. On échoue.

Son témoignage, écrit plus tard, “J’ai été conduite à la prison des femmes”, est un récit rare, fort, sans détour.
Une voix que l’on ne peut plus ignorer.

Fatima El-Fihriya — Celle qui bâtit une université pour l’âme

Nous sommes au IXe siècle. À Fès, au Maroc.
Fatima El-Fihriya, fille de marchand, utilise son héritage pour bâtir un lieu de savoir.
Elle fonde l’université Al Quaraouiyine, considérée aujourd’hui comme la plus ancienne université en activité au monde.

Une femme.
Une bâtisseuse.
Une visionnaire.

Son œuvre a traversé les siècles.
Mais combien savent que derrière ces murs de savoir se cache une main de femme ?

Wallada Bint Al-Mustakfi — Libre dans un monde qui ne l’était pas

Cordoue, XIe siècle.
Poétesse, fille de calife, Wallada Bint Al-Mustakfi ne voulait ressembler à personne.
Elle refusait le voile, ouvrait un salon littéraire, et signait ses poèmes avec des vers brodés sur sa robe.

« Je suis faite pour la grandeur, et je marche avec fierté. »

Femme de lettres, d’amour et de feu, elle vécut pleinement, sans s’excuser.
Ses mots résonnent encore aujourd’hui, dans leur audace et leur beauté nue.

Khawla Bint Al-Azwar — Le sabre au poing, le cœur vaillant

Dans les premiers temps de l’Islam, Khawla Bint Al-Azwar se distingue comme guerrière et stratège.
Elle combat aux côtés de son frère, et lorsqu’il est fait prisonnier, elle prend les armes sans hésiter.

Revêtue de noir, le visage voilé, elle fonce sur les lignes ennemies, semant la terreur.
Les soldats la prennent pour un chef d’armée.
Elle n’était “qu’une femme”, diront certains.
Elle était plus que cela.

Pourquoi les remettre au centre ?

Ces femmes ne sont pas là pour nourrir un discours glorieux.
Elles sont là pour révéler ce que l’Histoire a voulu oublier :
que les sociétés arabes ont connu des femmes fortes, savantes, libres.
Des femmes capables de créer, d’éduquer, de gouverner, de questionner.

Ce n’est pas du passé.
C’est une mémoire vivante, qui peut encore nourrir nos récits.

Et maintenant ?

Chez HERS, nous voulons leur redonner un espace.
Loin des mythes, loin des discours figés.
Un espace pour les lire, les entendre, les ressentir.

Parce qu’en réécrivant l’Histoire au féminin,
nous n’effaçons rien.
Nous complétons ce qui manquait.

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