Najat Vallaud-Belkacem, une femme de tête et de convictions

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Certaines voix ne cherchent pas à s’imposer.
Elles avancent calmement, mais avec une force qui dure.

C’est ce qu’on ressent en écoutant Najat Vallaud-Belkacem.
  Pas de phrases creuses. Pas de posture.
Juste une femme ancrée dans ses valeurs, dans l’intelligence du réel.

🌱 Une enfance entre deux mondes

Elle est née en 1977, dans un petit village rifain, Beni Chiker, au nord du Maroc.
Un lieu reculé, une centaine d’habitants à peine à l’époque.
À cinq ans, elle rejoint la France, main dans la main avec sa mère, sur le pont d’un bateau qu’elle décrit dans son essai La vie a plus d’imagination que toi :

“Le bruit, la foule, les voitures… Rien à voir avec le calme de Beni Chiker.”

Cette transition brutale, du rural au périphérique, du connu à l’inconnu, a semé les premières graines de son regard critique sur les inégalités.

📚 Des bancs de Sciences Po aux bancs du gouvernement

Issue d’un parcours modeste, Najat suit un baccalauréat économique et social, puis entre à Sciences Po Paris, où elle rencontre celui qui deviendra son mari, Boris Vallaud, et père de leurs jumeaux.

Elle gravit les échelons sans renier d’où elle vient, toujours portée par une énergie discrète mais constante.
En 2012, elle devient ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement.
Puis, en 2014, elle entre dans l’histoire comme première femme ministre de l’Éducation nationale en France.

⚖️ Convictions féministes, ancrées et lucides

Quand elle parle des droits des femmes, elle ne théorise pas.
Elle observe, elle mesure, elle agit.

“La réforme de la Moudawana a été un pas, mais il faut aller au-delà du cadre légal. Ce sont les mentalités qu’il faut toucher.”

Elle sait que les lois seules ne suffisent pas, et que le terrain est tout aussi essentiel que les institutions.
Son combat est intersectionnel avant l’heure, mêlant classes sociales, migration, genre.

👣 Un engagement qui continue sans les caméras

Depuis qu’elle a quitté le gouvernement, elle n’a pas quitté le terrain.
Elle préside France Terre d’Asile, enseigne à l’Université Mohammed VI Polytechnique, et codirige à Sciences Po Paris un programme de formation sur l’égalité femmes-hommes.

“Je ne fais plus de politique au sens classique, mais je continue à me battre.”

Son militantisme a changé de forme, mais pas d’intensité.

💬 L’intelligence du long terme

Ce qui frappe, chez elle, c’est cette pensée en profondeur, sur le temps long.
Elle n’est pas là pour séduire ou briller.
Elle est là pour creuser, pour faire avancer doucement mais sûrement les lignes.

Dans une époque d’instantané et de communication rapide, Najat prend son temps.
Et c’est peut-être ce qui rend son discours plus durable.



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