Il y a des silences dans le corps que personne n’a appris à écouter.
Et si l’absence de désir en faisait partie ?
Il arrive que le désir s’éloigne.
Sans fracas, sans raison apparente. Juste un retrait subtil, une absence que l’on ressent sans toujours savoir nommer.
Ce retrait peut faire peur, surtout dans une société qui valorise l’élan constant, la performance, même dans l’intime.
Et pourtant…
La baisse de libido féminine n’est ni rare, ni anormale.
Elle est une traversée, souvent intime, parfois relationnelle, toujours digne d’attention.
Quand le corps dit stop
Le désir sexuel n’est pas un bouton sur lequel on appuie.
C’est un tissage complexe entre le corps, l’esprit, les émotions et l’histoire de chacune.
Ce qui peut jouer :
Le stress chronique
Le manque de sommeil, la charge mentale, l’épuisement parental ou professionnel
Les fluctuations hormonales (cycle menstruel, post-partum, ménopause)
Les douleurs, l’endométriose, la sécheresse vaginale
Les traitements médicamenteux, antidépresseurs, anxiolytiques, contraceptifs…
Une relation de couple en tension ou en éloignement émotionnel
Un passé de violences ou de tabous autour du corps et de la sexualité
Il ne s’agit jamais de cocher une case.
Chaque femme a son propre langage, ses propres raisons, souvent mêlées, parfois silencieuses.
Et dans le couple ?
L’absence de libido peut créer un écart. Une gêne, des non-dits, un sentiment de décalage.
Parfois l’autre ne comprend pas. Parfois on se force un peu, ou on s’éloigne sans l’avouer.
Mais il est possible d’ouvrir un espace de dialogue.
“Je traverse quelque chose. Ce n’est pas toi, ce n’est pas moi. C’est juste une saison plus intérieure.”
Parler sans chercher à résoudre. Juste déposer ce qui est là.
Et, ensemble, réinventer l’intimité : des gestes tendres, des moments sans attente, une nouvelle complicité.
Des pistes douces pour renouer avec sa sexualité
Il ne s’agit pas de retrouver la libido comme on retrouverait des clés.
Mais plutôt de lui offrir les conditions pour qu’elle se sente en sécurité de revenir.
Voici quelques portes à entrouvrir :
1. Se reconnecter à son corps, autrement
- Massages, auto-massages, bains chauds, mouvements doux…
- Pratiques comme le yoga, le qi gong, ou la danse libre
- Prêter attention à ce qui fait du bien, sans attente de résultat
2. Explorer une sexualité différente
- Lire sur la sensualité, l’érotisme féminin, la diversité des désirs
- Utiliser des outils comme le slow sex, la pleine conscience, les caresses sans but
- Redéfinir l’intimité comme un espace de plaisir global, pas uniquement génital.
3. Se cultiver, s’informer, s’inspirer
- Le chœur des femmes, de Martin Winckler
- Podcasts comme Les couilles sur la table, Bliss Stories, ou La Quille
- Documentaires sur le désir féminin (C’est quoi le bon sexe ?, ARTE)
4. Se faire accompagner
- Un·e sexologue, un·e thérapeute spécialisé·e, une sage-femme à l’écoute peuvent aider à remettre des mots, à dénouer doucement.
Et si la libido n’était pas une dette à payer ?
Parfois, ne pas avoir envie, c’est être vivante autrement.
Ce n’est pas une erreur à corriger, mais une étape à honorer.
Avec douceur.
Avec lenteur.
Avec respect pour ce que votre corps dit, même en silence.
✨ “Tu n’as pas à te forcer. Tu peux choisir de t’écouter. Et un jour, peut-être, le désir reviendra. Ou il se transformera.”
🔖 Cet article vous a parlé ? Enregistrez-le ou partagez-le. Vous n’êtes pas seule dans ce silence.