Pourquoi parler de troubles sexuels ?
Les troubles sexuels restent encore largement invisibilisés.
Beaucoup les vivent seuls, sans en parler à leur partenaire. D’autres les minimisent, par peur ou honte. Et pourtant, ils sont fréquents, touchent toutes les orientations sexuelles, tous les âges, et sont le plus souvent liés à une combinaison de causes physiques, émotionnelles ou relationnelles.
Comprendre, c’est souvent le premier pas pour sortir du silence ou de la culpabilité.
🔎 1. La baisse de libido
Chez qui ? Hommes et femmes
Fréquence ? Très courante
Une baisse du désir sexuel peut être temporaire ou persistante. Elle peut concerner tous les contextes (seul·e ou en couple) ou uniquement certaines situations. Les causes peuvent être multiples :
- fatigue chronique, charge mentale, dépression
- routine sexuelle, manque de communication dans le couple
- contraception, hormones, médicaments
- stress de performance ou corps en souffrance
À retenir :
La baisse de libido n’est un trouble que si elle devient source de souffrance ou de tension. Sinon, elle peut simplement signaler un besoin de repos, de recentrage ou d’évolution dans la relation.
💥 2. La panne sexuelle (trouble de l’érection)
Chez qui ? Hommes
Fréquence ? 60 % des hommes en font l’expérience au moins une fois
C’est l’un des troubles les plus fréquents chez l’homme. Il peut être ponctuel (stress, fatigue, alcool), ou récurrent.
Le stress de performance, la peur de “ne pas assurer”, ou des croyances liées à la virilité en sont souvent à l’origine.
À retenir :
Une panne occasionnelle n’est pas une pathologie. Si le trouble est répété sur plusieurs mois, un suivi médical ou sexologique est conseillé. Il existe des solutions concrètes.
⏱ 3. L’éjaculation précoce
Chez qui ? Hommes
Fréquence ? 20 à 30 % des hommes jeunes
Il s’agit d’une éjaculation plus rapide que souhaitée, sans contrôle volontaire. Le plus souvent, elle est liée à l’anxiété ou à des automatismes acquis jeunes (masturbation rapide, premières expériences stressantes).
À retenir :
Ce trouble peut être très bien pris en charge via une sexothérapie ou des exercices spécifiques. Le dialogue avec le/la partenaire est clé pour diminuer la pression.
❌ 4. L’anorgasmie
Chez qui ? Principalement les femmes
Fréquence ? Variable mais fréquente
C’est l’absence persistante d’orgasme malgré une excitation ou du plaisir. Elle peut être :
- primaire (jamais atteint d’orgasme)
- secondaire (orgasme auparavant, mais plus maintenant)
- généralisée ou situationnelle
Souvent liée à :
- une mauvaise connaissance de son corps
- un conditionnement culturel ou religieux restrictif
- une pression à “réussir” sexuellement
- un traumatisme non résolu
À retenir :
L’orgasme féminin n’est pas systématique ni exclusivement vaginal. La connaissance de soi, l’écoute du corps et une sexualité déculpabilisée sont des pistes efficaces.
🧊 5. Le vaginisme
Chez qui ? Femmes
Fréquence ? 6 à 15 % des consultations sexologiques
Contraction involontaire des muscles du périnée qui empêche toute pénétration. Il peut être primaire ou apparaître après un événement (accouchement, douleur, stress).
À retenir :
Ce trouble n’est pas dans la tête, il est réel. Il se traite avec un accompagnement spécialisé, du temps et une approche globale (corps + émotions).
🔥 6. Les dyspareunies (rapports douloureux)
Chez qui ? Majoritairement les femmes
Fréquence ? 1 femme sur 4 concernée au cours de sa vie
Douleurs persistantes lors de la pénétration (à l’entrée ou en profondeur), liées à :
- causes physiques : mycose, sécheresse, endométriose, IST
- causes émotionnelles : stress, manque d’estime de soi, peur de l’intimité
À retenir :
On ne devrait jamais avoir mal pendant un rapport sexuel. Ce n’est pas normal, ni à banaliser. Parlez-en à un·e gynécologue ou sexologue.
🌫 7. Le trouble du désir (anciennement appelé “frigidité”)
Chez qui ? Principalement les femmes, mais aussi les hommes
C’est une absence ou une baisse significative de désir, persistante et vécue comme une souffrance.
Parfois lié à :
- l’image de soi
- des croyances autour de la sexualité
- une routine installée dans le couple
- un rapport au corps peu assumé
À retenir :
Ne pas avoir envie ne signifie pas être “anormal·e”. Il faut différencier ce qui relève du non-désir choisi (qui ne pose pas problème) de celui qui devient source de détresse.
💣 8. Le syndrome d’excitation génitale persistante (SEGP)
Chez qui ? Femmes
Fréquence ? Rare, mais méconnu et invalidant
Excitation génitale chronique, involontaire, sans désir sexuel associé. Elle s’accompagne de sensations permanentes, parfois douloureuses.
À retenir :
Ce syndrome est reconnu médicalement, mais encore mal compris. Il nécessite un accompagnement spécifique et pluridisciplinaire.
🧭 En résumé
Les troubles sexuels sont fréquents, mais rarement abordés sans gêne.
Ils ne sont ni une fatalité, ni une honte. Ce sont des signaux qu’il se passe quelque chose – dans le corps, dans le couple, dans l’histoire.
Comprendre son trouble, en parler, s’écouter – c’est déjà commencer à en sortir.
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